Les Fruits Défendus est un organisme à but non lucratif basé à Montréal qui récolte les fruits afin de nourrir la communauté. Cet organisme tient à nourrir les montréalais avec des fruits et à nouer des liens avec les propriétaires d’arbres fruitiers et les bénévoles. Le but de tout est de réduire le gaspillage alimentaire et nous en parlons avec Simone Chen, coordinatrice du collectif, pour en savoir plus.
Décrivez votre travail caritatif/à but non lucratif/bénévole en quelques phrases.
Les Fruits défendus est un collectif de cueillette de fruits en milieu urbain né en 2011 dans le sillon du mouvement de réappropriation des fruits urbains entamé au début des années 2000 dans la plupart des grandes villes d’Amérique du Nord. Le principe du projet consiste à organiser la récolte et la redistribution de ces fruits qui poussent sur des arbres délaissés un peu partout en ville. La mission du collectif est de promouvoir des pratiques et politiques favorisant la valorisation, la cultivation, la préservation, la transformation, la consommation, la célébration et le repartage des fruits urbains, en priorité pour favoriser la sécurité alimentaire. Nous y parvenons par le biais de nos trois axes principaux d’action :
- Éviter le gaspillage des ressources alimentaires locales, les fruits des arbres urbains (par les activités de récolte)
- Rendre ces fruits accessibles auprès des populations locales, notamment ceux et celles qui sont plus à risque de ne pas avoir un accès équitable à ces aliments (par le biais de nos organismes bénéficiaires)
- Faciliter le partage des connaissances et la rencontre des citoyens et citoyennes (lors d’événements collectifs et des récoltes)
Après chaque récolte effectuée, les fruits sont divisés en tiers entre les bénévoles qui ont fait la récolte, la propriétaire d’arbre, et un organisme communautaire œuvrant en sécurité alimentaire et situé dans le même quartier.
Quel problème vise-t-il à résoudre?
À Montréal, il existe des milliers d’arbres fruitiers se trouvant sur des terrains privés. Cependant, la majorité des fruits produits annuellement par ses arbres sont laissés pourrir au lieu d’être récoltés. Ceci dû au manque de temps, de capacité physique, ou d’intérêt chez le propriétaire. Pourtant, l’insécurité alimentaire touche de plus en plus de résidents Montréalais. Plus d’une personne sur dix dans la province ne mange pas à sa faim (13 %). Le glanage urbain ne règlera pas le problème de l’insécurité alimentaire, mais il peut offrir des ressources saisonnières aux personnes vulnérables et marginalisées. Le mouvement comporte déjà bien d’autres avantages :
- Diffuser les connaissances sur des fruits locaux, sains et abordables, et sur les méthodes permettant de les préparer et de les conserver (amélioration de littératie alimentaire);
- Favoriser la formation de communautés d’entraide et les échanges interculturels autour de l’usage des fruits d’ici ;
- Consolider les systèmes alimentaires communautaires et ainsi favoriser la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance.
Dans le contexte de cette crise alimentaire et sociale, la solution de notre collectif est de tisser des liens sociaux basés sur les activités de récolte de fruits des arbres qui existent déjà en abondance en proximité. On évite le gaspillage des fruits locaux et on valorise les produits de notre terroir en même temps. En mettant en relation des propriétaires d’arbres avec des citoyens-cueilleurs, nous nous assurons de la récolte et de l’accès équitable de ses précieuses ressources alimentaires.
Quand l’avez-vous commencé/rejoindre?
Le collectif est né en 2011, et poursuit ses actions chaque été depuis. La saison des récoltes commence typiquement en juin avec les amélanchiers et les mûriers, et prend sa fin en novembre avec les récoltes de raisins et de pommes.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer?
Toutes les actions des membres du collectif s’inscrivent dans une démarche de créer une alternative du système alimentaire dominant grâce à la participation citoyenne. Afin d’arrêter notre dépendance complète sur des chaînes d’approvisionnement qui fournissent des fruits qui proviennent d’une agriculture inéquitable et exploitative, l’action collective locale présente une solution basée sur la solidarité où est-ce qu’on parvient à tendre vers une meilleure autonomie alimentaire qui met en valeur nos arbres locaux et qui est respectueux des personnes et des écosystèmes, et qui considère la nourriture comme un droit fondamental, et non pas comme un bien à être vendu et acheté.
Quelle était la situation lorsque vous avez commencé?
En 2011, lors de la naissance du collectif, il y avait un manque de mobilisation et d’une structure permettant la participation et le développement des initiatives de glanage urbain, malgré le potentiel énorme et l’intérêt répandu des citoyens à faire du bénévolat dans ce domaine. Cette lacune en ce qui concerne la mobilisation, les connaissances, et la promotion de nos revendications a mené au gaspillage des milliers de livres de fruits locaux chaque été.
Comment a-t-il changé depuis?
À travers les 13 ans qui ont suivi la création du collectif, nous avons pu mobiliser des centaines, voire des milliers de citoyens qui participent dans des diverses façons (partage d’arbres, organisation des cueillettes, participation aux cueillettes, développement d’un logiciel OS de gestion des récoltes, tenu d’ateliers sur la transformation et la conservation des fruits, sur l’entretien d’arbres fruitiers, et plus). Nous avons aussi développé un réseau d’un 40aine d’organismes communautaires dans autant de quartiers Montréalaises qui s’en chargent de la distribution des fruits dans le voisinage. Chaque été depuis sa création, des milliers des résidents ont pu bénéficier des fruits locaux en ayant accès à ces ressources. Le glanage urbain est devenu une activité connue et appréciée de manière beaucoup plus répandue qu’il y a 13 ans, et ça commence à avoir un impact concret dans les vies de plus en plus des gens.
Que faut-il faire de plus?
Il faut continuer de recruter et de mobiliser des nouveaux membres à tous les ans afin de mieux répondre au potentiel de cueillette et d’implication. En outre, les initiatives en glanage dépendent beaucoup sur l’implication bénévole des citoyens, mais pour s’assurer de leur pérennité il faut qu’on soit mieux soutenu au niveau financier. On croit fortement que les instances gouvernementales devrait jouer un rôle dans le financement et le soutien de ce genre d’initiative qui répond de manière durable à plusieurs enjeux dont les citoyens et la ville font face,
Comment nos lecteurs peuvent-ils aider?
Soutenir notre travail en faisant un don ici. Participez ! Devenir chef.fe de cueillette, partagez votre arbre fruitier, impliquez-vous en tant que cueilleur bénévole où autrement. Inscrivez-vous à travers le formulaire qui se trouve ici.
Avez-vous des événements à venir?
Chaque printemps on tient plusieurs formations pour des nouveaux chefs de cueillette. On va également tenir des ateliers de greffe et d’entretien d’arbres fruitiers et une sortie de cueillette hivernale prochainement.
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