“A Day in the Life” avec la créatrice montréalaise Catherine Harton

D’aussi loin que je me souvienne, Catherine Harton a toujours créé. Son influence grunge l’a vite menée à réfléchir différemment sur la société et à s’exprimer par la richesse de la poésie. Dotée d’une prose racée et indéniablement imagée, Catherine a rapidement publié ses premiers recueils. Elle devient, entres autres, récipiendaire du prix de poésie Félix-Antoine Savard et Alain Granbois, et finaliste des prix Emile-Nelligan et Estuaire Bistrot-Leméac. Elle fait ensuite paraître un recueil de nouvelles pour lequel elle se mérite la place de finaliste au Prix des cinq continents de la Francophonie ainsi qu’au Prix du Gouverneur général du Canada.

Entre temps, la grandeur de son expression se traduit aussi sur toiles à l’aide d’acrylique, de pâte et de texture afin de réaliser d’abstraits paysages mouvants empreints d’une émotion tangible. On peut se perdre longtemps dans le détail de ses magnifiques fresques où de micros-mondes se manifestent, allumant ainsi notre imaginaire. J’ai hâte au jour où elle pourra se permettre la composition de tableaux plus hauts que nous afin que je puisse m’y émouvoir la journée entière, laissant la lumière du jour me révéler de nouvelles facettes de son oeuvre. C’est avec ce regard poétique distinct que Catherine nous expose la beauté des cataclysmes à coups précis de spatules et de pinceaux.

-vue par Sophie B Jacques (collaboratrice au projet Mois de mai)

Dans l’escalier mystérieux qui mène à mon atelier, je fixais probablement un fantôme…
Dans l’escalier mystérieux qui mène à mon atelier, je fixais probablement un fantôme…
Je m’applique à terminer une œuvre, je suis concentrée…
Je m’applique à terminer une œuvre, je suis concentrée…
Mon plancher ne sera jamais propre, je travaille souvent à même le sol lorsque j’utilise des gels ou des pâtes pour mes tableaux
Mon plancher ne sera jamais propre, je travaille souvent à même le sol lorsque j’utilise des gels ou des pâtes pour mes tableaux
Je refais un dessin comme quoi je m’y connais en récupération…
Je refais un dessin comme quoi je m’y connais en récupération…
La touche finale ou le plaisir de travailler les fesses au sol… C’est ce que j’aime lorsque je peins, j’ai toujours quatre ans.
La touche finale ou le plaisir de travailler les fesses au sol… C’est ce que j’aime lorsque je peins, j’ai toujours quatre ans.
Une œuvre achevée… (36x48 Acrylique et techniques mixtes sur toile)
Une œuvre achevée… (36×48 Acrylique et techniques mixtes sur toile)
Mon matériel ou mon kit de survie…
Mon matériel ou mon kit de survie…
Une œuvre peinte sur papier
Une œuvre peinte sur papier

Dans quel quartier es-tu ?

J’habite à la lisière du Plateau Mont-Royal et de Centre-Sud. Ces deux quartiers sont très chers à mon cœur.
J’ai la chance incroyable d’avoir un atelier à quelques minutes de marche de chez moi, un endroit à la fois théâtral, patrimonial, un peu effrayant et très stimulant avec une superbe vue mais c’est un endroit secret. Nous sommes une dizaine à y œuvrer où chacun a une passion bien définie. J’adore ce lieu et les êtres que je peux y côtoyer.

Que fais-tu?

Cet atelier est un peu mon refuge, c’est un lieu de création, d’écriture et de travail universitaire, car je suis habité par trois passions que sont la peinture, le littérature et le travail social. J’aime bien avoir un espace où je suis totalement libre et où je peux vivre au gré de mes envies. En premier lieu, j’y fais de la peinture, je peins à l’acrylique, des œuvres abstraites, un peu atmosphériques, proches de phénomènes naturels, de catastrophes. Lorsque je peins j’accorde une grande place au processus, ainsi c’est tout aussi important que le résultat final, sinon plus. J’essaie de consigner le plus possible mes impressions lorsque je travaille sur une nouvelle série ou que je me lance dans un grand format. Je peins sur canevas et papier. Je fais parfois des œuvres pour des gens qui m’ont été commandées, pour moi c’est une forme de contrainte assez stimulante. À d’autres moments, c’est un lieu où je prends des notes pour mon roman, le lieu est chargé d’une atmosphère assez particulière et favorable à l’écriture. Mon bureau est à la maison et c’est principalement là que j’écris.

Sur quoi travailles-tu actuellement?

Actuellement je travaille sur un roman et un projet de poésie sociale se sont mes projets principaux à l’heure actuelle. J’essaie d’écrire environ 4 heures par jour. Le projet de roman est de grande envergure car je ne me suis jamais lancée dans l’aventure romanesque. Auparavant, j’ai publié des poèmes (aux éditions Poètes de brousse) et des nouvelles (aux éditions du Marchand de feuilles). Par ailleurs, je travaille sur mon projet de mémoire d’intervention où je dois créer des ateliers basés sur l’intervention psychosociale artistique, je souhaite y explorer différents médiums comme l’argile, l’aquarelle, les pastels, la peinture tactile, le collage etc. avec une population rencontrant de la souffrance sociale. Le but de mon projet d’une perspective artistique est de créer des ponts entre de milieu des arts et du travail social.
Je suis donc en mode découverte, exploration et production.

Où pouvons-nous trouver votre travail?

Je suis actuellement artiste visuelle indépendante. Il est possible de voir mon travail sur le site du collectif Le mois de mai, fondé par mon amie Sophie B-Jacques. Ce projet réuni nos œuvres sous un même toit. La majorité de mes œuvres peuvent être vues également sur mon compte Instagram :

Website | Instagram

Pour voir mon travail littéraire :

Poésie : https://poetesdebrousse.org/auteurs/catherine-harton/

Nouvelles : https://www.marchanddefeuilles.com/portfolio-item/catherine-harton/