La Guilde est un organisme montréalais à but non lucratif voué au soutien et à l’encouragement des arts inuits, des Premières Nations et des métiers d’art. Nous avons discuté avec eux pour en savoir plus sur leur organisation.
Décrivez votre organisation caritative/à but non lucratif en quelques phrases.
La Guilde, une galerie d’art et un musée depuis 1906, s’engage à soutenir et à encourager les artistes Inuit, Premières Nations, Métis et en métiers d’art pour assurer la viabilité de leurs pratiques artistiques. La Guilde offre un espace de partage et d’exploration grâce à ses expositions, ses activités culturelles et ses programmes éducatifs à des fins de sensibilisation et d’ouverture, ainsi que pour le développement des connaissances. La Guilde continue à préserver et à développer une collection permanente d’art canadien.
Quel problème vise-t-il à résoudre?
La Guilde ne vise à résoudre aucun problème, mais à offrir un espace d’échange tant aux artistes qu’aux visiteurs. Elle permet aux artistes de vivre pleinement et dignement de leurs pratiques artistiques et de leurs passions. Depuis son incorporation, La Guilde encourage l’épanouissement des artistes, l’essor de la créativité collective ainsi que la vitalité et la diversité culturelle. Elle désire créer des ponts, des dialogues et des liens entre l’art autochtones et les métiers d’art grâce à ses cinq sphères d’activités : sa collection permanente, ses archives, ses programmes éducatifs, ses expositions et sa galerie.
Quand l’avez-vous commencé/l’avez-vous rejoint?
La Guilde – connue sous le nom The Canadian Handicrafts Guild de 1906 à 1966 et la Guilde Canadienne des Métiers d’art de 1967 à 2017 – a été fondée à Montréal en 1906 par Alice J. Peck et Martha May Phillips. Cet organisme à but non lucratif a joué un rôle majeur dans le développement culturel et artistique du Canada.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer?
À l’ère du développement industriel, ces deux femmes avant-gardistes souhaitaient préserver, encourager, promouvoir et développer les savoir-faire du pays. Leurs efforts et leur passion ont mené à de nombreuses activités, incluant différents types d’expositions, des conférences, des formations et des concours, qui permettaient d’offrir des opportunités aux artistes et artisans afin qu’ils puissent vivre pleinement et dignement de leur métier – particulièrement les personnes vivant dans les régions éloignées, incluant les femmes, les autochtones, les immigrants et les personnes ayant un handicap.
Comment était la situation lorsque vous avez commencé?
Le milieu des arts était très différent au début du vingtième siècle. Le marché de l’art que nous connaissons, ainsi que la popularité croissante des métiers d’art n’étaient pas des concepts communs. La Guilde voulait offrir aux artisanes un lieu pour se rencontrer et échanger sur leur travail, soit un espace inspirant le développement de leur sens artistique et établissant des modèles d’excellence. La dualité entre les beaux-arts et les métiers d’art, ou celle entre le travail des hommes et celui des femmes est un aspect important de notre histoire. À l’époque, peu de place dans les grandes institutions était assignée au travail exceptionnel produit par les femmes, les communautés autochtones ou les minorités.
Comment cela a-t-il changé depuis?
De nos jours, il existe de nombreuses organisations dans le milieu culturel pour soutenir le travail des artistes. Les métiers d’art sont de plus en plus respectés dans le domaine artistique, quoiqu’il y ait encore du progrès à faire, et les publics font part d’une grande sensibilité et ouverture aux cultures autochtones.
Pour les communautés Inuit, l’art est devenu un moyen de soutenir leur famille. Les gens ne peuvent plus subvenir à leurs besoins par la chasse et la pêche comme ils le faisaient avant l’arrivée des colons. L’art a pris une place primordiale pour la survie de certaines communautés et, au-delà d’assurer une sécurité économique, elle offre une forme de thérapie ou de guérison et permet de transmettre des savoirs et de partager leur culture avec leur communauté ainsi qu’avec les « gens du sud », autant à travers le temps et l’espace, entre des individus et des générations. Depuis son origine, La Guilde est un espace qui partage fièrement ces savoir-faire et crée des liens entre les différentes formes d’œuvres.
Que faut-il faire de plus?
La Guilde désire être une destination culturelle accessible pour tous, une galerie d’art réputée et une ressource en art autochtone et en métiers d’art du Canada. En tant qu’OBNL non subventionné au fonctionnement par les différents paliers de gouvernement, nous travaillons fort pour promouvoir nos activités et obtenir du soutien afin de poursuivre notre mission. Les dons et les partenariats sont essentiels à notre fonctionnement et nous permettent de développer des projets spéciaux, par exemple d’aider directement les artistes en fournissant du matériel artistique de qualité dans les communautés isolées, d’offrir davantage d’activités éducatives pour sensibiliser le public à la réalité des artistes, etc.
Comment nos lecteurs peuvent-ils aider?
Contribuer à la mission de La Guilde en faisant un don monétaire, en achetant des œuvres d’arts chez nous, en visitant La Guilde, en participant aux activités culturelles et éducatives, en partageant nos activités auprès de leurs réseaux. Donner à La Guilde, c’est contribuer au développement social, culturel et économique du territoire canadien et soutenir un organisme ancré dans la communauté depuis plus de 115 ans.
Avez-vous des événements à venir?
Trois activités culturelles à venir à La Guilde dans le cadre de l’exposition Ashoona : Récits intemporels (24 février au 3 juillet 2022):
– Sculpteure contemporaine d’une grande tradition (rencontre-causerie en ligne) avec l’artiste Inuit Ning Ashoona le jeudi 5 mai 2022, 12h (HAE)
– Miqsuga (atelier de création de tapisserie en personne) avec l’artiste et commissaire Inuit Goota Ashoona le vendredi 6 mai 2022, 17h (HAE)
– Natju Siumiuta (atelier de création de boucles d’oreilles en andouiller en personne) avec l’artiste Inuit et la commissaire Goota Ashoona le samedi 7 mai 2022, 13h (HAE)
Où pouvons-nous vous suivre?
Sur notre site web, nos réseaux sociaux (Facebook et Instagram) ou en s’abonnant à notre infolettre.
Quelle est une organisation caritative locale géniale que vous aimez?
Nous travaillons étroitement avec la Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) et TERRES EN VUES, le maître d’œuvre du Festival international Présence autochtone de Montréal qui font un travail exceptionnel pour soutenir l’art, les cultures et les artistes autochtones contemporains à Montréal.