Fondée en 1989, Auberge Shalom est un organisme qui offre divers services aux femmes et aux enfants victimes de violence entre partenaires intimes. Auberge Shalom est aussi un refuge sûr basé à Montréal pour les femmes et les enfants en temps de crise. Leur maison d’hébergement offre des séjours de courte et moyenne durée pour ces personnes, c’est un lieu d’accueil, d’écoute et de prévention. Ils proposent également une ligne téléphonique de soutien 24/7 qui est assurée par des intervenantes spécialisées. Auberge Shalom est ouverte aux femmes de toutes origines et à leurs enfants en tout temps. Cette semaine nous avons parlé avec Elizabeth Gomery, directrice exécutive par intérim de l’Auberge Shalom pour en savoir plus sur eux.
Décrivez votre organisation caritative à but non lucratif en quelques phrases.
Située à Montréal, l’Auberge Shalom compte deux points de service, ce qui nous permet d’offrir un éventail complet de services aux femmes et aux enfants victimes de violence entre partenaires intimes. Nos services sont dispensés dans un environnement sécuritaire et réconfortant, en toute confidentialité, sans qu’il en coûte un sou à notre clientèle. L’Auberge Shalom a été fondée en 1989 en réaction au meurtre d’une femme juive par son mari. Notre maison d’hébergement est kasher, afin que même les femmes juives les plus pratiquantes puissent trouver chez nous un refuge sûr en temps de crise.
Notre ligne de soutien (514-731-0833) est assurée par des intervenantes spécialisées. Nous procurons des ressources et du soutien et prêtons une oreille bienveillante aux femmes touchées par la violence entre partenaires intimes. Notre maison d’hébergement offre des séjours de courte et de moyenne durée. Elle est ouverte aux femmes de toutes origines et à leurs enfants, même si nous respectons les règles kasher pour que toute femme juive qui a besoin d’aide puisse se réfugier chez nous. Notre bureau de consultation Carole & Andrew Harper propose gratuitement du counselling à durée indéterminée, des groupes de soutien ainsi qu’un programme appelé Soutien à la résilience, qui s’adresse aux mères, aux jeunes et aux enfants.
Même si nous respectons les règles kasher, nous accueillons toutes les femmes sans exception. Nous ne ménageons aucun effort pour répondre adéquatement aux besoins de toutes nos clientes.
Enfin, nous coordonnons un solide programme de prévention, car nous croyons que le fait de parler tôt et souvent des relations saines est le moyen le plus efficace d’outiller les générations à venir.
Quel problème vise-t-il à résoudre ?
Notre but ultime est de rompre le cycle de la violence entre partenaires intimes par différents moyens : soutien en temps de crise, prévention, éducation et sensibilisation.
Quand l’avez-vous commencé/l’avez-vous rejoint ?
J’ai commencé à m’impliquer comme donatrice de longue date il y a plus de cinq ans. Dans un premier temps, j’ai participé à l’organisation de l’Art pour l’Auberge, notre grande activité de collecte de fonds, en offrant mon aide et mes conseils. Depuis mai 2021, j’occupe la fonction de directrice exécutive par intérim.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer ?
J’ai toujours été une ardente défenseure des droits des femmes. En tant que collectrice de fonds, je suis passionnée par l’idée d’impliquer des gens et de leur montrer la portée que peut avoir leur soutien. J’ai beaucoup appris dans mon rôle de directrice par intérim, puisqu’il me donne un rare aperçu des rouages d’une organisation obligée, à cause de la nature de sa mission et de sa clientèle, d’opérer sous le voile de la confidentialité. Notre personnel s’investit cœur et âme dans son travail et j’ai été témoin d’une résilience incroyable.
Comment était la situation lorsque vous avez commencé ?
J’ai assumé la fonction de directrice par intérim en pleine pandémie, ce qui m’a donné l’occasion d’observer ses effets débilitants sur les femmes et les enfants. Une multitude de services essentiels étaient paralysés, ce qui a compliqué encore davantage les questions de garde partagée et prolongé les démarches judiciaires; de plus, des femmes se sont retrouvées en situation d’isolement aux côtés de leur agresseur.
Comme toutes les organisations obligées de composer avec la pandémie, nous avons dû nous réinventer, nous adapter, désapprendre et réapprendre. Et nous réinventer à nouveau. Par chance, nous préconisons une approche sensible aux traumatismes, ce qui signifie que nous travaillons avec notre clientèle; nous les accompagnons dans leur cheminement tout en restant très conscientes de la nature complexe et multidimensionnelle de la violence entre partenaires intimes. Nous avons toujours orienté nos programmes en fonction des besoins de notre clientèle et notre approche reste la même, d’une certaine façon.
Comment cela a-t-il changé depuis ?
Équipe : En assumant ce rôle, je savais que je serais témoin d’une résilience incroyable. S’il y a une chose à laquelle je n’avais pas pensé, c’est que je l’observerais non seulement chez les clientes, mais aussi au sein de l’équipe! Ses membres m’ont fortement impressionnée et je me suis donné comme mission personnelle de les appuyer pleinement dans leur travail. Depuis mon arrivée, notre personnel clinique et administratif s’est agrandi, notre objectif étant de répondre adéquatement à la multiplication des demandes et à la complexité croissante des cas.
Dans les médias : On dit qu’il y a un bon côté à toute chose; dans le cas présent, ce serait l’étendue de la couverture médiatique sur la violence conjugale observée durant la pandémie. La population – y compris les gens au pouvoir – ne peut plus fermer les yeux sur la prévalence et le caractère insidieux de la violence entre partenaires intimes. Les articles parus dans les journaux à ce sujet sont toutefois une arme à double tranchant. Un grand nombre le sont à la suite à d’horribles actes de violence. Malgré cela, et fort heureusement, les histoires des femmes occupent plus souvent l’avant-plan; leurs voix se font entendre de plus en plus fort.
Que faut-il faire de plus ?
Il faut augmenter le financement accordé aux services externes destinés aux femmes et aux enfants victimes de violence entre partenaires intimes. Un séjour en maison d’hébergement ne constitue souvent qu’une toute première étape, et uniquement pour certaines; l’accès à des services ouverts et gratuits est primordial.
La prévention a toujours été l’un de nos principaux piliers à l’Auberge Shalom, mais cette année, notre directrice des programmes a amplifié et diversifié notre programmation afin d’atteindre davantage de gens : les jeunes (5 à 17 ans), à qui nous offrons des ateliers adaptés en fonction de l’âge sur les relations saines et le consentement; les organismes communautaires; les établissements religieux; les camps… et j’en passe! Nous allons poursuivre notre travail de sensibilisation, de manière à ce que toute femme qui a besoin de nos services puisse trouver facilement notre numéro de téléphone.
Comment nos lecteurs peuvent-ils aider ?
Il y a tant de façons de s’impliquer et de faire avancer les choses!
Consultez la page « Aider une amie » dans notre site pour savoir comment offrir du soutien à une proche ou à une amie victime de violence entre partenaires intimes.
Devenez bénévole – L’Auberge Shalom compte une équipe de bénévoles extraordinaires et généreux qui accomplissent toutes les tâches nécessaires pour bien répondre aux besoins de sa clientèle.
Organisez pour le compte de l’organisation une activité de financement et de sensibilisation dans l’objectif de recueillir des fonds.
Donnez! 40 % de notre budget annuel provient de la collecte de fonds et chaque don a une grande portée pour nous.
Avez-vous des événements à venir?
Aucune activité s’adressant au public en général n’est au programme en ce moment, mais nous offrons des groupes et des ateliers de soutien tout au long de l’année. Un de nos projets les plus emballants est un atelier antiviolence destiné à l’industrie des soins de beauté, appelé « Cutting Through the Silence ». Une visite dans un salon constitue parfois le seul moment d’intimité que peut s’accorder une femme vivant dont le partenaire est contrôlant. L’atelier a pour but de renseigner et d’outiller les professionnelles et professionnels du secteur afin qu’ils sachent reconnaître les signes de violence et aider les clientes qui se confient à eux.
Si vous croyez que votre organisation pourrait tirer profit d’un atelier antiviolence, écrivez à prevention@aubergeshalom.org.
Où pouvons-nous vous suivre ?
On peut nous trouver sur LinkedIn, ou s’abonner à notre bulletin trimestriel pour en apprendre davantage sur les défis que doivent relever les femmes et les enfants victimes de violence et le travail essentiel accompli par notre équipe.
Plus important encore, notre ligne de soutien est accessible 24/7 aux personnes touchées par la violence infligée par un partenaire intime, qu’il s’agisse de vous-même ou d’une personne de votre entourage.
Quelle organisation caritative locale aimez-vous ?
Étant donné que l’accès au logement abordable constitue un réel problème en ce moment pour nos clientes, nous aimerions faire la courte échelle à O3 – On Our Own, un organisme qui offre des services de soutien et d’hébergement de transition aux jeunes parents vulnérables (16 à 30 ans) d’au moins un enfant (zéro à cinq ans) qui connaissent des difficultés socio-économiques. Les intervenantes du programme Soutien à la résilience de l’Auberge Shalom ont animé de nombreux ateliers auprès de la clientèle d’O3 et nous nous considérons très privilégiées de maintenir cette collaboration mutuelle.